En Francés:
Pillage de la Guinée Equatoriale
LES CONNEXIONS SUISSES D’OBIANG
MATTHIEU RUF
Depuis une dizaine d’années, Teodoro Nguema Obiang Mangue est un collectionneur omnivore. De villas, tout d’abord : en 2004, il a acheté deux propriétés à Cape Town, en Afrique du Sud, pour 8 millions de dollars, puis une autre à Malibou en 2006, avec piscine et court de tennis, pour 30 millions. De véhicules, ensuite : un jet privé Gulfstream G V pour 38,5 millions en 2006, deux hors-bord pour 2 millions en 2005, quelques Rolls-Royce, Bugatti ou Ferrari à travers les années.
D’accessoires ayant appartenu ou rendant hommage à Michael Jackson, aussi, acquis aux enchères, comme le fameux gant blanc de la tournée Bad (275000 dollars). Sans oublier des peintures de Degas, Matisse, Renoir… et bien sûr quelques montres suisses, dont une Piaget sertie de diamants payée près d’un million d’euros en 2011.
Teodoro Nguema Obiang Mangue, 43 ans depuis le 26 juin, est le fils ainé du président de la Guinée Equatoriale, ancienne colonie espagnole de 700000 habitants, selon l’estimation la plus courante, répartis sur deux iles et sur 28000 km2 coincés entre le Gabon et le Cameroun. En mai dernier, «Teodorín» a vécu un événement important. Son père, Teodoro senior, l’a nommé deuxième Vice-président de ce pays devenu, en dix ans, le troisième producteur de pétrole d’Afrique subsaharienne, le désignant son successeur. Une voie tout tracée pour «el Patrón», comme d’aucuns surnomment le fils prodigue?
A voir. Car son invraisemblable train de vie éveille, depuis des années, les soupçons. Et le Département d’Etat de la justice des Etats-Unis (Dol) le poursuit pour blanchissement d’argent. Sa plainte, qui détaille la liste des cadeaux que s’est offerts Teodorín et leurs prix supposés, a été renvoyée avec des compléments le 11 juin au juge californien George Wu, qui avait d’abord classé l’affaire pour manque de preuves. En France, des ONG on également déposé plainte, pour le même motif. A la suite de
Ces procédures, Teodorín a vu un mandat d’arrêt être émis contre lui ce printemps par deux juges français, Roger Le Loire et René Grouman, dans le cadre d’une enquête sur le patrimoine de sa famille (lire encadré). Une enquête qui, comme l’a confirmé à l’Hebdo le Ministère public de la Confédération, passe par la suisse. Plongée dans une affaire internationale de Malabo à Fribourg.
L’impôt révolutionnaire. Le pouvoir et ses privilèges : voila l’origine de la fortune du «Patrón». En 1969, lorsque Teodorín nait, son pays est indépendant de l’Espagne depuis neuf mois. A ses dix ans, son père renverse par un coup d’Etat un président élu devenu dictateur, Francisco Macías Nguema. A 25 ans, Teodorín reçoit une concession et fonde des entreprises d’abattage de bois. A 30 ans, il est nommé par son père Ministre de l’Agriculture et des Forets. Conflit d’intérêts ? Pas aux yeux du Gouvernement établi à Malabo, capitale de 150000 habitants située sur l’ile de Bioko. C’est là que les suçons commencent. Car les emplettes de « Teo » ne sont pas en rapport avec son salaire de ministre, évalués à 5000 dollars mensuels. Pourtant, ses avocats rejettent toute accusation de détournement de fonds, ses revenus d’entrepreneur autorisant tout à fait, selon eux, son train de vie. Pour le Dol, en revanche, même l’entier des bénéfices déclarés de ses sociétés actives dans le bois, telle Somagui forestal, ne couvriraient pas de telles dépenses. Basé sur des témoignages, le soupçon porte sur un impôt révolutionnaire Illégal que Teodorín prélèverait auprès de toute entreprise désireuse de faire des affaires dans ce secteur en Guinée Equatoriales.
Troisième producteur de pétrole. L’enrichissement exponentiel, en Guinée Equatoriale, n’est pas le seul fait de Teo. Son père lui-même, Teodoro Obiang Nguema Mbasogo, aurait accumulé une fortune de 600 millions de dollars, selon Forbes, et se serait fait construire quatre palais à Malabo. Au pouvoir depuis 1979, il a été élu et réélu quatre fois président, la dernière fois en 2009 avec 95,37% des voix, son plus mauvais score. Amnesty International dénonce des arrestations politiques récurrentes dans le petit Etat africain, où un seul député de la maigre opposition est présent sur 100 que compte le Parlement.
Cette restriction des libertés ne pèse pas lourd dans la perception qu’a la communauté internationale du pays depuis la découverte en 1991, d’une nappe de pétrole au large de l’ile de Bioko, qui a sonné l’avènement d’une ère de croissance faramineuse.
Selon la banque Mondiale, le PIB du pays a augmenté de 22,9% en moyenne annuelle entre 1992 et 2008, presqu’exclusivement grâce au pétrole exploité par des compagnies américaines à raison de 350000 barils par jour, 520000 d’après Malabo. Les estimations de son PIB par habitant oscillent entre 14000 et 30000 francs suisses, ce qui le place en tout cas bien au-dessus des pays voisins.
Ces chiffres cachent pourtant une réalité inégalitaire. Les organisations des droits de l’homme dénoncent l’accaparement de cette manne par le clan au pouvoir, une grande partie de la population vivant encore dans la pauvreté. Le gouvernement et ses défenseurs mettent en avant d’importants investissements dans les infrastructures, routes, hôpitaux ou écoles. Et la réalisation de projets spectaculaires, dignes d’un émirat pétrolier. Une ville entière Sipopo, a ainsi été construite ex nihilo dans la jungle, á l’ouest de la capitale pour accueillir en juin 2011 le sommet de l’Union Africaine : 52 villas présidentielles, une plage artificielle, un hôtel cinq étoiles …
Une autre Oyala, devrait sortir de terre en pleine foret d’ici à 2012, le délégué de la FIFA Walter Gagg exprimait un point de vue largement répandu : « La pauvreté vous saute aux yeux
Dès que vous sortez des centres villes. La richesse est très mal répartie ici, même si les gens ont de quoi manger »
Le jet livré à Bâle. La fortune de la famille du président, très présente dans les fonctions liées au pouvoir, est surveillée depuis longtemps. Au tournant de l’an 2000, la banque américaine Riggs, connue pour avoir assisté l’ex-dictateur du chili Augusto Pinochet dans ses œuvres de détournement de fonds publics, a ouvert plusieurs comptes aux noms des Obiang. Avant d’être condamnée à de lourdes amendes pour n’avoir pas rapporté ces transactions financières suspectes, et de devoir fermer boutique en 2005.
L’argent des Obiang n’étant plus le bienvenu aux Etats-Unis, il est resté de manière déguisé, ou a été transféré ailleurs. En partie, semble-t-il, en Espagne, où une enquête menée, depuis 2007, aux Canaries par la juge Ana Isabel Vega. Un couple russe y est soupçonné de servir d’hommes de paille au président équato-guinéen et a ses proches pour blanchir de l’argent issu de la corruption. Et en suisse ? Selon les sources que l’Hebdo a pu consulter, peu de choses ont pour l’instant filtré concernant d’éventuels liens avec les banques helvétiques. Tout juste un rapport du Sénat américain publié en 2010 et intitulé « Empêcher la corruption étrangère d’entrer aux Etats-Unis » fait-il mention de comptes chez URS á Londres et chez Crédit Suisse à Singapour, utilisés par Teodorín pour acheter son jet dont le rapport précise de livraison : l’aéroport de Bâle.
Les boîtes aux lettres fribourgeoises. Mais si Teodorín a des liens avec la suisse, il ne s’agit pas seulement de ce que sa page Facebook laisse entrevoir, c’est-á-dire des photos apparemment prises en vacances de ski á Gstaad en février dernier. Ils le rapprochent aussi de Genève et de Fribourg comme le révèle l’enquête qui le vise en France. Celle-ci concerne en premier lieu un immeuble parisien luxueux de 6 étages, 101 pièces et plus de 4000 m2, dont la valeur est évaluée à plusieurs dizaines voire centaines de millions d’euros (lire encadré). Or cet immeuble appartient, depuis une vingtaine d’année selon l’ONG Sherpa, à cinq sociétés anonymes suisses, dont le siège s’est déplacé au cours des ans entre Genève, Zollikon (ZII) et Fribourg.
Une manière de masquer leur véritable propriétaire ? Pas du tout, rétorque Emmanuel Marsigny, avocat de Teodorín, qui a présenté á la presse en mars dernier des documents attestant que son client avait déclaré au fisc française des non résidents, ses parts au sein de ces sociétés.» Et ce depuis qu’il les a acheté à un homme d’affaires saoudiens, fin 2004.
Administrateur des cinq sociétés entre 2005 et 2007, période durant laquelle l’immeuble est entièrement rénové, le comptable genevois Guillaume de Raham précise avoir finalement « donné sa démission, car ce n’étaient pas des relations très satisfaisantes, vu la difficulté d’obtenir des réponses des ayants droit ». depuis deux ans et jusqu’à récemment, ces sociétés étaient domiciliées auprès de la fiduciaire fribourgeoise Multifiduciare SA. Cette dernière fait savoir qu’elle a « résilié immédiatement tous ces mandats de domiciliation, acceptés sur recommandation d’une entreprise amie, en apprenant brusquement que le bénéficiaire ultime, avec lequel elle n’entretient aucune relation d’affaires, était sous le coup d’une enquête pénale ».
Conséquences : ces sociétés n’ont plus de domicile. Selon le Registre du Commerce, elles sont en passe d’être radiées, ce qui est déjà le cas d’une d’entre elles. Leur administrateur actuel contacté, n’a pas souhaité parler à l’Hebdo. Peut-être a-t-il eu, ou va-t-il avoir, une visite de la police fédérale : le Ministère public de la Confédération a en effet reçu une demande d’entraide judiciaire des juges français Roger Le Loire et René Grouman. « la commission rogatoire est en cours d’exécution», nous confirme sa porte-parole jeannette Balmer.
La vente soudaine à Paris. Convoqué par des juges français en mars dernier, Teodorín ne s’est pas présenté, d’où l’émission d’un mandat d’arrêt, qui n’est cependant pas actif pour l’instant. La Guinée équatoriale a en outre protesté auprès de l’Etat français pour violation des conventions diplomatiques : les partis dans ces sociétés, donc l’immeuble, ont été revendues par Teodorín à l’Etat équato-guinéen en septembre 2011, offrant au passage un bénéfice au premier. Un timing que l’on pourrait qualifier d’opportun. Mais Emmanuel Marsigny conteste toute manœuvre : « La Guinée équatoriale a souhaité rassembler et rationnaliser les activités de son Ambassade à cet endroit.» voilà qui n’aidera pas à établir une limite claire entre les affaires privées des Obiang et celles de l’Etat équato-guinéen.
La rencontre avec Obama. Malgré les enquêtes en cours, le pouvoir de Malabo est loin d’être mis au ban des nations. Depuis quelques années, Teodoro Obiang senior a lancé une opération de séduction internationale : présidence de l’Union Africaine, Coupe d’Afrique 2012, proposition polémique d’un prix à l’UNESCO … A l’instar de Benoit XVI ou de Dmitri Medvedev, Barack Obama a reçu Teodoro Obiang et son épouse en 2009, alors qu’une partie de son administration établit des dossiers sur la corruption supposée de son régime.
La constitution ayant été récemment changer pour limiter le nombre de mandats présidentiels, Teodoro, 70 ans, pourrait quitter le pouvoir en 2016, date des prochaines élections. Attirés par les revenus du pétrole, les milieux d’affaires verraient bien le demi-frère de Teodorín, le beaucoup plus présentable vice-ministre des mines, de l’Industrie et de l’énergie, Gabriel Mbega Obiang Lima, lui succéder à la fonction suprême. Mais en nommant Teodorín deuxième vice-président, c’est bien le fils prodigue poursuivit par la justice que Teodoro Obiang a confirmé sans le dire, comme héritier. Ce n’est pas pour rassurer les équato-guinéens. O
L’ENQUETE EN FRANCE
« Biens mal acquis »
Après une plainte de Transparency International pour détournement de fonds publics, les juges d’Instruction parisiens Roger Le Loire et René Grouman enquêtent depuis novembre 2010 sur le patrimoine en France de trois dirigeants africains : feu Omar Bongo Ondimba (Gabon), Denis Sassou Nguesso (Congo Brazzaville) et Teodoro Obiang Nguema. Ils avancent surtout sur la famille de ce dernier, moins lié à la Françafrique, donc politiquement moins sensible. Deux saisies ont eu lieu : 11 voitures de luxe (Ferrari, Bugatti, Bentley, Rolls-Royce …) en septembre 2011 à la résidence parisienne de son fils Teodorín et, en février dernier, le mobilier (200 m3 de biens) de cette résidence de 101 pièces sise avenue Foch (XVI). C’est l’enquête sur cet immeuble, que le fils du président possédait par le biais de cinq sociétés helvétiques, qui a conduit les juges français à demander l’entraide judiciaire à la Suisse. O
GENEVE : Les Obiang et la Suisse
Parfois elle est publique, comme lorsque le président Teodoro Obiang a ouvert, en mars 2011, à l’Hôtel Intercontinental de Genève, la première et pléthorique conférence Gateway to Africa. Une rencontre au cours de laquelle sont intervenus Al gore, Bernard Kouchner, Rudy Giultani, Koffi Annan ou Gordon Brown. La deuxième édition de cette conférence se tiendra d’ailleurs, en novembre, en Guinée Equatoriale.
Constancia Nsue Mangue, la plutôt discrète première dame, entretient, elle, un autre lien, privé, avec la suisse. Son nom figure les boites aux lettres de deux appartements sis dans un immeuble de la rive gauche de Genève. C’est que la maman de Teodorín a eu deux autres enfants avec Teodoro (qui dit-on, en a eu beaucoup d’autres avec plusieurs femmes). Les jumeaux Pastor et Justo, âgés de 28 ans, ont grandi à Genève, fait leurs classes à la prestigieuse Ecole du Rosey à Rolle (surnommée « l’école des rois » pour avoir accueilli Albert II, Juan Carlos ou l’Aga Khan), et ont la nationalité Suisse. Pastor a ensuite étudié à l’European University de Genève où il a obtenu un bachelor en Business Administration. Mais selon la mission permanente de Guinée Equatoriale aux Nations unies à Genève, tous deux sont retournés au pays, et il n’y a pas d’autre présence de la famille Obiang en Suisse.
A en croire le témoignage d’un proche de Teodorín, recueilli par Afrique Magazine dans son édition de juin, Pastor et Justo sont « les seules personnes » auxquelles Teodorín, l’enfant terrible promu au pouvoir, « semble attaché ». Ils ne sont pas concernés par les procédures judiciaires. Jusqu’ici totalement absents de la scène publique, auront-ils un jour un rôle dans la « petite entreprise familiale » qu’et l’Etat de Guinée Equatoriale ? Apparemment présent de manière épisodique à Genève, Pastor, contacté, n’a pas souhaité rencontrer l’Hebdo.
L’HEBDO
ahora tenemos que leer los articulos en frances porque? porque ya esta cansado el redactor de del blog de tanto trabajo? o porque asi se pretende demostrar la veracidad de la noticia? algunos sabremos como traducirlo pero otros no ya sabemos que sois unos superdotados pero almenos respetar a los que no lo somos y solo sabemos hablar el español. una noticia tan interesante y que tengamos que ver solo las fotos porque a el redactor de la radio macuto le a parecido mas rapido copiar y pegar que intentar traducirnos a los lectores de su blog lo que dicen de nuestro dictador en español. todo lo que empieza con fuerza en guinea se acaba desvaneciendo y lo peor es que no por falta de seguidores. tendriamos que llamarlo el virus asodege la falsa entrega. por eso guinea jamas dejara de ser una dictadura porque cada guineano por muy duro que parezca tiene un precio. avila raurel jamon y queso radio macuto el lider de up que me dicen que se le ve por las calles de madrid caminando como un mortal mas todos los dias y eso que obiang le quiere muerto supuestamente quien mas candidatura independiente la asoma severo moto los del maib placido mico y un monton mas de los que no me acuerdo ahora ni gadafi con menos enemigos consiguio vivir tan tranquilo. no me estrañaria si mañana derepente el blog mas famoso de nuestra guinea anuncia su cierre por motivos personales seria de esperar viendo como funcionan las cosas hoy en dia en nuestra guinea. el asesino de mi pueblo mañana puede ser mi amigo sera por buena voluntad buen corazon o buena inversion aun sigo en duda. para que lueego digan que en africa no hay buenos actores. en china se hacia el vacio o incluso se mataba a los que aydaban a los japoneses a acabar con su pueblo y en el tibet los tibetanos se inmolan de fuego para que el mundo entero se entere de que no estan felices de que no son libres. pero en guinea es todo lo contrario. el mas estupdo ho mañana puede ser el mas temido del barrio porque a entrado a formar parte de la dictadura asi las cosas no me estraña que haya cola incluso entre la misma oposicion. por una guinea mejor asta el fin del mundo. normal que el gabones pida un prestamo a china si es que no hay carne para tanto buitre.
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